lichens, d’un carnet

jacques hémery: dessins
jean-françois hémery: textes

 

Jacques Hémery
S’il faut un genre, ce sera celui de la suite. Ce mot compte de nombreuses entrées, nous les prendrons toutes : cette multiplicité convient à l’œuvre de Jacques qui toute s’organise en séries.
Parmi lesquelles ces peintures que sont les Blues aux Tamaris, les Kimonos, les Marées LuberonBretonnesVentoux…;
ces dessins Sainte-Victoire, Dentelles de Montmirail, Bacchus, ou justement Fantaisie et Suite (pour accompagner les textes d’Alain Buttard, éd. Propos2), ou ces autres improvisés lors des répétitions ou performances avec certains musiciens autour de Gérard Fabbiani et Sophie Delizée (à Horlieu et ailleurs), comme Je partant voix sans réponse articuler parfois les mots de Danielle Collobert en rend compte;
ces sérigraphies et gravures dont Contresel ou Point d’Ombre, avec Jacques Norigeon (éd. Balthasar) ou Caroline Sagot-Duvauroux, et autres estampes comme les Horts, etc.
Et ces quelques pages de lichens, un carnet, qui comme tous les nombreux autres ouverts chaque jour où qu’il se trouve, tous de modestes formats (A5 ou A6 le plus souvent) afin qu’ils se glissent facilement dans les poches ou dans tel ou tel sac, à côté des feuilles volantes.
Les dessins se multiplient, ils sont du regard et du geste. Des variations sans fin. Ils s’entassent, ils nourrissent et articulent (comme on dit des mots, de la parole). Quoi ? – Où habiter et se voir habiter et habité, puisqu’au bout du compte il s’agit de ça. Tenir où on est, où le hasard et diverses circonstances nous ont posés.
Les dessins des carnets, c’est l’intime du désir et autant une manière de résister, opiniâtrement. Les tableaux seraient révélation, façon de montrer sans avoir besoin des dires. Les seconds sont à être, promis.
Ceux-ci sont nés, lors d’une hospitalisation, de l’immédiat à voir devant soi. Ils sont à appréhender ainsi. Sans plus de complication. Généreux et riches de ce qui les amène.

Jean-François Hémery
Peu de choses à dire qui soit autrement que ce qui est posé.
Des mots, du langage, de la langue. Une façon de prendre. De se prendre dans ce qui est observé ou entendu dans le silence. Tout est là, devant, fait.
Et à recommencer toujours. Sinon à tâcher ajuster.
Un regard.
Jacques dessine et peint. Son frère regarde ça. Et essaie de mettre des mots sur ce qu’il voit. Il a toujours fait ça, il croit.
Et parfois on a publié ces deux voies de voir ensemble. Regarde, Papa, la mer + Dépôts, pour vu + Ce que la légende dit + Marées + Marées Lubéron…
Et ces deux-là ont rêvé d’autres rencontres encore autour de la musique, de Bacchus, du Ventoux ou des Dentelles de Montmirail, par exemple…